COLOMBEL Nicolas

Mars et Venus

Huile sur toile
121 x 170 cm
Exécuté vers 1695 Provenance: Vente Féréol Bonnemaison des 15, 16 et 17 juillet 1802, Paris (comme d’après Poussin)
Vente Fabre, Paris, 7 janvier 1813, invendu
Vente Daniel Besnard, Paris, 17 et 18 janvier 1816, n°403a
Littérature :: Sera inclus dans le catalogue raisonné de l’œuvre de l’artiste,
actuellement en préparation par Madame Karen Chastagnol
Nicolas Colombel, originaire de Sotteville-les-Rouen, quitta très tôt sa Normandie natale pour être formé à Paris. Ses débuts nous restent encore inconnus. Colombel partit pour Rome en 1678, au plus tard, et quitta la ville vers 1691-92. Il sollicita, le 28 février 1693, son agrément à l’Académie royale de peinture et de sculpture à Paris. Il y fut reçu le 6 mars 1694 et nommé professeur adjoint en 1701, puis professeur en 1705.

Attaché à un classicisme rigoureux et grand admirateur de Poussin, Colombel subit les influences les plus variées. Au-delà de l’exemple capital de Poussin, il retint les leçons de peintres tels que le Dominiquin et Guido Reni, Philippe de Champaigne et Pierre Mignard. Ses emprunts à la mythologie et aux grands exemples de vertu, ses références à une Antiquité idéalisée, sa palette claire et sa touche lisse démontrent son désir de perpétuer le Grand Genre et la manière classique, ainsi que son manque d’intérêt pour la peinture flamande et vénitienne à la mode à son époque.

Le thème de notre composition, Mars et Vénus, fut très fréquemment représenté dans l’art occidental. Déesse de la Beauté et de l’Amour, Vénus est, selon Homère, née de l’union de Zeus et de Dioné. Epouse de Vulcain, on lui prête de nombreuses liaisons, dont la plus célèbre avec Mars, Dieu de la Guerre. Celui-ci est représenté avec ses attributs guerriers traditionnels au second plan, le casque, le bouclier et la lance, ici accompagnés par un carquois et un arc. Les deux satyres cachés derrière le bosquet, et qui semblent se moquer de Mars et de Vénus, préfigurent certainement les railleries dont ils feront l’objet lorsque Vulcain, ayant découvert la tromperie, les enfermera dans un filet invisible durant leur sommeil, et les ridiculisera devant tous les dieux de l’Olympe.